Retour sur 2019

Eh, salut toi. Tu vas bien ?

2019 s'achève tranquillement, et comme il est d'usage en fin d'année, l'heure est à la rétrospective culturelle. Je m'étais déjà plié à l'exercice l'an dernier, et je remets donc le couvert pour votre plus grand plaisir. Cela me permet de revenir sur mes lectures et visionnages de l'année écoulée, ainsi que plus largement sur toutes les expériences diverses que j'ai pu mené et les découvertes que j'ai pu faire.

Alors, outre les prémices de la révolution qui monte dans nos rues, que retenir des douze derniers mois ?

Lectures

Une petite sélection pour commencer de mes lectures de l'année.

Les compromis, de Maxime Calligaro et Éric Cardère

Ce roman prend pour cadre les institutions européennes à Bruxelles. C'est dans ce contexte très policé que va survenir le meurtre d'une parlementaire écologiste travaillant sur un projet de directive européenne controversé. C'est fascinant à lire, bien écrit et très bien documenté. Le tout est très ancré dans la réalité. C'est donc surtout un roman policier avec une galerie de personnages permettant de présenter tout ceux qui concrètement font l'Europe, des députés européens aux fonctionnaires, en passant par les assistants parlementaires. À lire si vous aimer la politique (et l'Europe).

Dernière sommation, de David Dufresne

David Dufresne, l'auteur, est un journaliste notamment connu pour avoir documenté les cas de violences policières survenus au cours de la crise des Gilets jaunes. Dans ce roman il rend compte de ce qu'est la France aujourd'hui à travers plusieurs personnages, depuis un rond-point en province jusqu'à la préfecture de police à Paris en passant par un simple journaliste (largement inspiré de David Dufresne lui-même).

L'ouvrage est très ancré dans le réel, faisant référence à de nombreux événements survenus dans l'actualité, et dénonce les atteintes faites à la liberté de manifester et les graves dérives sécuritaires justifiées par le maintien de l'ordre. Il est très prenant et se lit très facilement.

Le français est à nous !, de Maria Candéa et Laélia Véron

Un essai une fois de plus, portant sur la langue française et les nombreux a priori qu'on peut avoir à son sujet. Parmi les thèmes abordés, l'importance démesurée encore accordée à l'Académie française, la grande part d'arbitraire derrière les règles d'orthographe et de grammaire ou encore la menace que ferait peser l'anglais ou les SMS sur la langue. Les deux autrices démontent méthodiquement tous ces idées reçues dans cet ouvrage très bien documenté qui méritent définitivement le détour et qui vous donnera sûrement l'irrépressible envie d'aller pendre Jean-Michel Blanquer avec les tripes du dernier académicien.

Intelligences artificielles - Miroirs de nos vies, de FibreTigre, Arnold Zéphir et Héloïse Chochois

Il s'agit ici une bande dessinée didactique traitant, comme son titre l'indique, de l'intelligence artificielle. L'ouvrage se veut très pédagogique et présente très simplement de nombreux aspects techniques se cachant derrière le concept d'intelligence artificielle, et pose en même temps de nombreuses questions sur l'impact de cette technologie sur nos vies. Loin du sensationnalisme, c'est probablement la meilleure introduction que vous pourrez trouver sur le sujet.

Films

J'ai essayé de parler ici de films qui n'ont pas forcément fait les gros titres ou qu'on voit peu dans les classements de cette fin d'année. Outre les films listés ci-dessous, je vous recommande donc bien évidemment Le chant du loup, Parasite ou Les Misérables.

The Hate U Give, de George Tillman Jr.

Dans un quartier difficile d'une ville américaine, une jeune fille noire fréquentant un lycée plutôt huppé et majoritairement fréquenté par des blancs est témoin du meurtre de son meilleur ami (noir) par un policier. Le film porte à partir de là un message fort qui donne à réfléchir sur la société américaine et ses fractures, qui se transpose également très bien chez nous.

Vice, d'Adam McKay

Ce film expose l'ascension de l'homme politique américain Dick Cheney, jusqu'à devenir vice-président de George W. Bush de 2001 à 2009. On y voit notamment le pouvoir démesuré qu'il a pu avoir au cours de cette période, comment il a géré l'après-11 septembre et l'institutionnalisation de la torture dans les prisons américaines. Un personnage définitivement fascinant et un film palpitant qui ravira les amateurs de politique.

El Reino, de Rodrigo Sorogoyen

Un film espagnol pour changer, mais qui parle de politique histoire de garder une cohérence. Le film raconte l'histoire d'un homme politique, donc, qui se trouve entraîné dans un scandale de corruption qui entache son parti. L'homme se retrouve donc réduit au pires extrémités pour défendre ses intérêts.

Le film est très haletant, on entre très vite dans l'action et on a à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe que tout s'accélère. Le montage est très nerveux avec parfois de longs plans séquences. La fin est magistrale.

Midsommar, d'Ari Aster

Un groupe d'amis américains décident de partir en Suède assister à un cérémonial folklorique visant à célébrer le solstice d'été. Si tout commence bien, le séjour va rapidement se transformer en cauchemar avec des rites tous plus étranges et effrayants les uns que les autres.

Le tout constitue un bon film d'horreur qui ravira les amateurs du genre? Et même si ce n'est a priori pas votre truc, ce qui est mon cas, le film est très esthétique et vaut bien le détour.

À couteaux tirés, de Rian Johnson

Au lendemain d'une réunion de famille dans un manoir, le patriarche est retrouvé mort au petit matin. Le tout ressemble à un suicide mais le doute plane et toute les membres de la famille se retrouvent suspectés de meurtre. Voilà pour le synopsis.

Le film ressemble à une grande partie de Cluedo, avec ses personnages et cette grande maison, et rappelle les plus grands classiques d'Agatha Christie. On est complètement emporté par l'histoire, jusqu'au dénouement final.


Expériences diverses

Cette section un peu fourre-tout me permet de revenir sur des trucs un peu hors-catégorie que j'ai pu faire cette année, que ce soit des visites ou des activités un peu insolites (au sens large du terme).


Le conseil municipal

Un truc pas tip top sexy a priori pour commencer, mais je me suis pris d'intérêt cette année pour les séances du conseil municipal de mon bled. Pour rappel, il s'agit de prendre des décisions relatives à la gestion de la ville. Les séances sont ouvertes à tous (on ne peut pas vous refuser l'entrée), mais le public n'a pas le droit d'intervenir.

Ça permet de se familiariser avec les édiles de votre commune (ce qui vous sera utile lors des élections municipales qui arrivent) et de constater comment sont prises les décisions. J'ai par exemple pu constater qu'en dehors des groupes d'opposition, il y avait très peu de discussions et de débats au cours du conseil. En effet, le groupe majoritaire organise de son côté un « pré-conseil » qui lui permet de se synchroniser et s'il n'y avait pas l'opposition pour poser des questions on n'aurait aucun recul sur ce qui se passe.

Je vous recommande donc, c'est très éclairant.


L'improvisation

Je pratique depuis maintenant près d'un an et demi l'improvisation dans une troupe et j'ai eu l'occasion plusieurs fois cette année de me produire sur scène. L'exercice consiste à improviser à partir d'un sujet choisi par le public, tout en respectant un thème qui va poser des contraintes (improvisation muette, en musique, etc).

L'activité est parfaite si vous cherchez quelque chose pour travailler votre confiance en vous et vous détendre après le boulot sans trop de contrainte. En effet, contrairement à son grand frère le théâtre, il n'y a pas de texte à apprendre. Moi en tout cas ça me fait un bien fou.


L'enseignement

Une première pour moi cette année, j'ai été amené à dispenser des cours à des élèves en école d'ingénieurs. Les cours portaient sur la cryptographie appliquée, un sujet à propos duquel j'avais rédigé une petite bafouille il y a quelques temps. L'expérience fut plaisante, même s'il m'a fallu sacrifier une partie de mes vacances pour préparer et donner ses cours.

Je ne me suis pas découvert une vocation pour l'enseignement, mais passer de l'autre côté du bureau fut amusant, moins de deux ans après avoir quitté moi-même les bancs de l'école. On se rend compte que c'est difficile de captiver une audience (d'où l'intérêt d'avoir une expérience de la scène), et qu'animer une séance de travaux pratiques est éprouvant.

***

Bon, chers amis, je vous propose d'en rester là pour cette rétrospective. Je vais tâcher d'alimenter le blog un peu plus cette année, même si je vous avais promis la même chose l'an dernier et qu'il n'en est sorti que deux articles depuis.

Néanmoins, je refuse de m'avouer vaincu et vous dit à très bientôt sur ces pages !

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